Th�odore de Banville, Lettres � Auguste Poulet-Malassis, �tablissement du texte et annotation par Peter J. Edwards avec la participation de Peter S. Hambly, Introduction par Eileen Souffrin-Le Breton, Paris, Honor� Champion, 2006, 256p. Cet hommage posthume � la doyenne des �tudes banvilliennes (la regrett�e Eileen Souffrin-Le Breton qui mena une carri�re universitaire enti�rement consacr�e � Banville) souligne l�originalit� d�une correspondance entre un �diteur et son auteur qui n��taient li�s par aucun contrat au d�but de leur rencontre. T�moignage �galement d�une fid�lit�, puisque Banville publiera chez Poulet-Malassis son ode Paris et le nouveau Louvre, la plaquette des Am�thystes et La Mer de Nice, Lettres � un ami, magnifique recueil en prose po�tique consacr� aux temps de bonheur solaire, en compagnie de Marie Daubrun, lors d�un s�jour n�cessaire pour la sant� du po�te sur la C�te d�Azur. L�introduction du volume donne de nombreuses pr�cisions biographiques sur le contexte m�me de la publication des Odes funambulesques, des Po�sies compl�tes de Banville au cours de l�ann�e 1857. On devine un po�te soucieux � l�exc�s, de fa�on presque maladive, de la pr�sentation de son recueil. On ressent la n�cessit� vitale, pour Banville, tant d�un point de vue �conomique qu�esth�tique, de constamment corriger ses �preuves. Par ailleurs, la gen�se des Esquisses parisiennes, recueil narratif d�inspiration balzacienne paru en janvier 1859, est d�crite avec minutie et offre un tableau social particuli�rement r�aliste. L� encore, ce m�me souci de pr�sentation des diff�rentes histoires du recueil. On est loin de l�image d�un Banville per�u sous l�angle d�un habile versificateur et la personnalit� paradoxale de l�auteur est bien comprise ! Le r�le de Marie Daubrun est parfaitement mis en valeur ainsi que celui de Charles Asselineau, cet ami dont on retrouvera un portrait dans le recueil en prose de Mes Souvenirs. On trouve notamment un certain nombre de r�flexions sur le th��tre et la pr�sence de Marie Daubrun est d�autant plus n�cessaire. Sur le plan mat�riel, cette correspondance a �t� conserv�e par l��diteur de Banville sous forme de trois albums autographes. Quant aux notes critiques, situ�es en fin de volume, elles portent la marque d�une v�ritable �rudition tant sur l��uvre de Banville que sur les nombreux patronymes qui �maillent les lettres �chang�es. Une bibliographie, qui ne vise pas � l�exhaustivit�, �claire ensuite les principales r�f�rences n�cessaires � la compr�hension des �uvres de Banville dont il est question. Trois index, le premier consacr� aux noms de lieux cit�s, le second aux oeuvres et le troisi�me aux personnes et personnages cit�s dans l�appareil critique offrent une vue synth�tique de l�ensemble. Le volume se cl�t sur une liste des illustrations dont certaines sont in�dites. Au total, cet ouvrage critique renforce l�int�r�t croissant pour la connaissance d�une �uvre qui a toute sa place dans l�histoire litt�raire du XIXe si�cle fran�ais. PHILIPPE ANDRES |