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Kuo-Yung HONG  : Proust et Nerval. Essai sur les lois myst�rieuses de l��criture

Kuo-Yung HONG  : Proust et Nerval. Essai sur les lois myst�rieuses de l��criture, Champion, 2006, 323 pages. ISBN  : 2-7453-1430-0.

Dans son �tude sur Sylvie (1908), Proust s�exclame  : �  Et nous voudrions tant avoir �crit ces pages de Sylvie  �. Cette �tude est au fondement de l�hypoth�se �tablie par K.-Y. Hong selon qui Sylvie, Souvenirs du Valois a servi de mod�le au titre du roman que Proust con�ut en 1909  : Contre Sainte-Beuve, Souvenir d�une Matin�e. L�affinit� des titres se double d�un battement entre �  r�cit et r�flexion th�orique  �. �galement inspir� de Sylvie, cet autre titre provisoire mentionn� par Bernard de Fallois  : La Vie r�v�e.

Voici suffisamment d�indices l�gitimant K.-Y. Hong � postuler que le projet de Proust est de �  r��crire l��uvre de Nerval  �. S�attachant � v�rifier l�hypoth�se de la r��criture, l�auteur commence par effectuer quelques rappels d�ordre th�orique concernant la notion d��  intertextualit�  � � l�analyse des �uvres n�en est heureusement pas occult�e.

Au seuil de l�ouvrage d� � K.-Y. Hong, on lira aussi un pr�cieux relev� chronologique des lectures nervaliennes de Proust. On apprend ainsi qu�avant 1905, il n�y a trace de Nerval dans la Correspondance ni dans les �crits critiques de Proust. Cependant, les Plaisirs et les Jours attestent la pr�sence ponctuelle de �  certains th�mes nervaliens  �  : c�est le th�me du d�doublement et de la manie des grandeurs, qui rapproche Baldassare Silvandede l��  Histoire du calife Hakem  � (Voyage en Orient). Par ailleurs, des mots-titres comme �  Myrto  �, �  Cydalise  �, �  Amours pass�es  �, �  R�ve  � sugg�rent que l�auteur de Les Plaisirs et les Jours se souvient des Chim�res sinon des Odelettes nervaliennes. Remy de Gourmont pourrait �tre un m�diateur puisqu�il est un des rares, � l��poque, � faire l��loge du g�nie de Nerval (dans une �dition des Chim�res parue en 1897). Au demeurant, Proust a d� avoir sous les yeux le manuscrit Lombard (comportant une version d�  �  El Desdichado  � et d� �  Art�mis  �, intitul� �  Ballet des Heures  �)  : il a pu consulter ce manuscrit entre 1890 et 1900 dans la biblioth�que d�Anatole France, ou, peut-�tre, dans le salon de Mme Arman de Caillavet. Dans les m�mes ann�es, Proust est confront� � certains motifs nervaliens � l��  hortensia  �, le �  myrte  �, le �  laurier  � � fortement pr�sents dans la po�sie de R. de Montesquiou  comme le montre K.-Y. Hong, Proust reprend et varie ces motifs dans le roman d�Odette et de Gilberte Swann et encore dans le (faux) Journal des Goncourt (Le Temps retrouv�). � On voit que pour Proust, il �  n�y a pas de d�marcation distincte entre Nerval po�te et l�auteur de Sylvie  �.

D�s 1905, la Correspondance atteste la lecture de Nerval par Proust (une lettre � Montesquiou justement cite �  Vers dor�s  �). On c�l�bre alors le centenaire de la naissance de Sainte-Beuve (n� en 1804), et les cinquante ans de la mort de Nerval. C�est aussi le moment o� Proust abandonne ses traductions de Ruskin pour revenir au roman. Sainte-Beuve devient alors l�interlocuteur que l�on sait. Sa m�connaissance de l��uvre nervalienne est au c�ur de l��tude de 1908. Elle sera raill�e encore en 1920, dans l��tude sur le �  style de Flaubert  �. Sainte-Beuve semble en effet r�duire Nerval � son r�le de traducteur de l�allemand  il voit en lui le jeune rival des ann�es 1828/1830, date o� Nerval, apr�s lui, publie une anthologie de la po�sie fran�aise du XVIe si�cle. �  Mais qu�il ait �crit des �uvres personnelles semble avoir �chapp� � Sainte-Beuve  �, comme l��crit Proust.

La pr�sence de Nerval dans l�esprit de Proust est ainsi formellement attest�e d�s 1905, puis � nouveau en 1908. En 1909, le Carnet 1 (1908-1911), invoque Nerval comme un pr�c�dent consolateur (vu son �  incertitude sur la forme d�art  �)  une lettre de 1909 fait de Jenny Colon �  la passion, le malheur, la folie, l�h�ro�ne de G�rard de Nerval  �  dans une lettre de 1912, Nerval est assimil� aux �  plus grands  � (en 1920, il sera rapproch� de Baudelaire)  dans une lettre de 1914, un rendez-vous sans cesse retard� est plaisamment qualifi� de �  chim�re nervalienne  �  enfin, une �  Ode � Paul Morand  � (1920) parodie �  El Desdichado  � (mais les vers cit�s des Chim�res se limitent � �  El Desdichado  �, �  Ballet des Heures  � et �  Vers dor�s  �). � On retiendra aussi que dans la Recherche, Sylvie fait probablement partie des lectures d�enfance du h�ros fictif.

***

� la suite de ces pr�liminaires th�oriques et chronologiques, l��tude de K.-Y. Hong fait �tat de quatre enjeux majeurs, en fonction des affinit�s nervaliennes que l�on peut d�couvrir � Proust.

Dans la premi�re partie de son livre, intitul�e �  La po�tique de Nerval  �, l�auteur s�int�resse � des communaut�s de th�me et de pens�e. Au premier rang, le motif du �  dieu d�guis�  �, (re)d�couvert par le biais du philosophe am�ricain R. W. Emerson, et de Maeterlinck. Ce motif est affect� par Proust � la probl�matique de l�h�r�dit� et de la m�moire  chez Nerval sa signification oscille entre psychologie et m�taphysique.

Suit un d�veloppement consacr� � deux sonnets nervaliens, �  El Desdichado  � et �  Art�mis  �. L�auteur sugg�re que Proust travaille � �  transposer en un vaste r�cit po�tique  � ces deux sonnets. Cette transposition englobe certains �  mots-cl�s  �, certaines �  images  � et jusqu�aux �  formes narratives et la structure romanesque de [ces] po�mes  �. Ce travail de transposition fait fond sur �  l�invention d�Albertine � partir de 1913  �. Car le roman d�Albertine, affirme K.-Y. Hong, s�inscrit �  dans une com�die sentimentale et dans un roman tragique  � dont le personnage de Charlus, surnomm� �  Prince des T�n�bres  �, est l�autre protagoniste.

Autre grande dette de Proust envers Nerval, �  la po�sie des jeunes filles en fleurs  �. Entrevue d�s 1908 en r�f�rence � Sylvie, l�image d�une nu�e d�adolescentes est r�organis�e autour du personnage d�Albertine. De fa�on convaincante, K.-Y. Hong fait �tat d�une �  parodie d��Art�mis�  �. C�est d�autre part Sylvie avec ses �  fant�mes m�taphysiques  � qui sert de mod�le  : �  Le visage de l�Amour nervalien est instable et changeant, � la fois un et multiple  �, �crit K.-Y. Hong. Notons que les r�f�rences � Virgile sont les m�mes de part et d�autre  Apul�e s�invite dans Le Temps retrouv�  : �  de l�g�res amours avec des jeunes filles en fleurs [�] seraient un aliment choisi  �.

La deuxi�me partie de l��tude se donne comme objet �  Le monde de l�intermittence  �. Le �  m�canisme de la m�moire nervalienne  �, sous-jacent � Sylvie, est d�abord mis en relation avec la maladie psychique de Nerval  : K.-Y. Hong cite abondamment la litt�rature psychiatrique du XIXe si�cle o� le g�nie cr�ateur et la folie sont intimement li�s  Proust semble avoir fait sien cet axiome. Revenant ensuite sur le plan des �uvres, K.-Y. Hong fait valoir l�importance de la �  m�moire langagi�re  �, levier de souvenirs. Il peut ainsi rapprocher la lecture d�un journal, dans le Ier chapitre de Sylvie, du titre �  Les Filles de marbre  � (titre entrevu par Swann, et qui fait revivre un mot scabreux de Mme Verdurin � l�intention d�Odette). Dans le Cahier 25 (1909), l��pisode nervalien de la lecture de journal est carr�ment pastich�  : il d�clenche une vision (sinon un souvenir) insoutenable, pr�curseur de la sc�ne de saphisme de Montjouvain. Ce qui permet � K.-Y. Hong de rapprocher l�amour pour Aur�lie (germ� du souvenir d�Adrienne) de l�amour du h�ros proustien pour Albertine (germ� du souvenir de Montjouvain, si l�on peut dire). Mais c�est l��pisode de la lecture de Fran�ois le Champi qui doit le plus � l�ouverture de Sylvie � � ceci pr�s que Proust a �  eu l�id�e g�niale d�imiter le d�but de Sylvie � la fin de son roman  �. Constat plausible si l�on accepte de voir qu�en 1909, l��pisode de la relecture de Fran�ois le Champi �  forme en quelque sorte un seul ensemble avec l��pisode de la �petite madeleine�  �. Ainsi, Proust doit � Nerval un principe architectural consistant � relier �  le d�but � la fin du livre  �. � ce propos, K.-Y. Hong fait valoir l�importance accord�e au r�ve dans la construction du r�cit r�trospectif. De fa�on pertinente, l�incipit de la Recherche est rapproch� de celui d�Aur�lia  dans Sodome et Gomorrhe, un d�veloppement sur la topographie du royaume des r�ves (qui correspond � la g�ographie des enfers) n�est pas sans �voquer un r�ve de la premi�re partie d�Aur�lia. De fa�on �galement convaincante, la chambre proustienne est mise en �quivalence avec le th��tre nervalien.

En mati�re de m�moire et de r�ve, notons que K.-Y. Hong ne probl�matise pas l�absence, de la part de Proust, de la moindre ligne consacr�e � Aur�lia. En revanche, la th�matique d�Aur�lia (� savoir l�onirisme) est ici reconduite � des formes de pr�sence ant�rieures, rep�rables notamment dans le Voyage en Orient, le Carnet du Caire et la Correspondance nervalienne. C�est � partir de ces (avant)-textes que K.-Y. Hong peut � bon droit postuler une �  influence  � de Nerval sur Proust, et mettre en relation le dormeur �veill� sur lequel s�ouvre la Recherche avec le voyageur somnolent du deuxi�me chapitre de Sylvie.

Dans sa IIIe partie, intitul�e �  La g�ographie imaginaire  �, l��tude fait valoir l�importance accord�e � l��le-de-France. C�est elle dont la �  g�ographie imaginaire  � englobe bien des aspects sensoriels. Sur le plan auditif, on retiendra l�attirance pour des voix jeunes, rauques, chevrotantes ou tra�nantes (et que Proust dira caract�ristiques d�une certaine aristocratie provinciale). Ces voix sont f�minines (ou adolescentes)  � ce propos, l�auteur signale, dans � l�ombre des jeunes filles en fleurs,le motif nervalien de la jeune �  f�e  � apparue �  sous les traits d�une petite vieille  �. Sur le plan visuel, Combray, Balbec� baignent dans la m�me vapeur �  bleu�tre  � que le Valois nervalien  le motif floral � pervenche et myosotis � apporte d�autres variations du th�me chromatique. Rien d��tonnant � ce que Proust partage avec Nerval l�admiration pour des peintres flamands et pour Watteau (� Watteau, tous deux r�f�rent le motif de la f�te galante, acclimat�e par Proust dans le Bois de Boulogne). D�autres motifs obs�dants � un reflet de soleil sur une surface pierreuse � indiquent l�affinit� des sensibilit�s.

Proust ne mentionne jamais le Voyage en Orient, mais dans le Carnet 1, il valorise le vagabondage po�tique de Nerval en l�opposant � celui, superficiel, de certain journaliste �crivain (F. Hallays). De ce silence sur le Voyage en Orient, K.-Y. Hong conclut � ce que Proust a m�connu Nerval �crivain voyageur. Cette m�connaissance est d�autant plus frappante que la critique (lue par Proust) souligne l�affinit� entre l�Orient de Nerval et celui de Loti (convoqu� par Proust dans une esquisse du Temps retrouv�). Avec Nerval, Proust partage par ailleurs la r�f�rence aux Mille et une Nuitset la r�verie toponymique, �troitement associ�e � la r�verie �rotique.

La IVe et derni�re partie de l�ouvrage s�attaque � des �  particularit�s d�esth�tique et de composition  �.

Il est d�abord question de �  la post�rit� de Nerval  �. On apprend non sans surprise que Nerval a �t� consid�r�, tout au long du XIXe si�cle, comme l�auteur avant tout d�Aur�lia. Ceci jusqu�� ce que Proust vienne occulter Aur�lia en rendant � Sylvie toute sa modernit� esth�tique. Cependant, Aur�lia est lue alors comme �uvre �  � caract�re �fin-de-si�cle�  � et d�cadentiste  l�int�r�t qu�on voue � cette prose b�n�ficie de l�essor des recherches scientifiques sur le r�ve. Dans la Recherche, c�est le personnage de Bergotte (�troitement assimil� par K.-Y. Hong � Anatole France) qui illustre la lecture qu�on a pu pratiquer alors d�Aur�lia. Dans cette m�me partie conclusive, est all�gu�e la d�r�alisation qui affecte l�exp�rience amoureuse (face � la com�dienne Rachel, Robert de Saint-Loup se comporte comme le h�ros-narrateur de Sylvie). Enfin, �  le concept esth�tique de �Vers dor�s�  � est encore rapproch� de la formule proustienne des �  �mes prisonni�res d�une mati�re  �. On revient une derni�re fois sur l�architecture de la Recherche, model�e sur celle de Sylvie. Car la structure temporelle est ternaire de part et d�autre  : �  l�insomniaque matinal du �Dernier feuillet� de Sylvie se rappelle le dormeur �veill� de [�] �Nuit perdue�  et celui-ci, dans ses souvenirs nocturnes, se rappelle le Valois de l�enfance  �.

***

Le tr�s grand m�rite de cette �tude est de mettre � la disposition des chercheurs toute sorte de documents d��poque permettant de rep�rer des m�diateurs (critiques, journalistes, �crivains) qui ont pu guider Proust vers Nerval. Une vaste information biographique, doubl�e de l�enseignement de la Correspondance, est mise � contribution. La lecture des textes et des avant-textes est minutieuse. Car le roman proustien est ici consid�r� dans sa gen�se  de fa�on convaincante, K.-Y. Hong montre que les traces de la pr�sence de Nerval �  varient et �voluent en m�me temps que l��criture de la Recherche  �. Enfin, l�auteur a eu soin d�all�guer fid�lement les �tudes critiques consacr�es aux rapports de Proust et de Nerval.

Ce qui fait la force de l�ouvrage le condamne peut-�tre � p�cher sur un autre plan. Car la lecture faite par K.-Y. Hong s�abstient peu ou prou d��tre contextuelle. Les mots sont ici consid�r�s � partir de leur stricte forme litt�rale � ce qui permet de rep�rer quantit� de formules nervaliennes dans l��uvre de Proust. C�est donc essentiellement sur des parent�s lexicales � rep�r�es avec beaucoup de finesse, et en prenant en compte des m�diateurs les plus divers � que repose le travail de comparaison. D�une simple r�currence lexicale (Contre Sainte-Beuve. Souvenir d�une Matin�e � Sylvie. Souvenirs du Valois), l�auteur peut d�s lors conclure � la parent� des projets d�ensemble. De fa�on similaire, le �  dieu cach�  � de �  Vers dor�s  � est rapproch� du d�veloppement proustien sur certaine �  croyance celtique  � � croyance invoqu�e par le Narrateur proustien � titre de comparaison, sans �tre cr�dit�e d�une quelconque efficacit� m�taphysique. En d�autres termes, la m�taphorisation que subit le concept du divin sous la plume de Proust n�est pas probl�matis�e � la nature de l�enqu�te effectu�e par K.-Y. Hong en aurait �videmment chang�. Aussi peut-on parfois h�siter � suivre l�auteur (sans pouvoir all�guer de contre-preuve bien formelle): �  l�ind�cision sur la forme  �, est-elle vraiment la m�me pour Proust (essayiste et romancier) et pour Nerval (dramaturge, po�te et prosateur)  ?

Ceci dit, le travail de la comparaison proc�de d�un parti pris m�thodologique parfaitement conscient et l�gitime en tant que tel. Ce parti pris consiste � situer l��tude sur un plan structural et historique (soulign� dans la �  Conclusion  �). Il en r�sulte une certaine prudence herm�neutique. Or c�est sa neutralit� interpr�tative pr�cis�ment qui permet � l�auteur d�effectuer des rapprochements in�dits fort nombreux.

Le choix d�une d�marche strictement structurale et historique d�cide aussi de l�organisation de l�ouvrage  : il est architectur� en fonction des cat�gories de la po�tique de Proust, respectivement de Nerval (si ce n�est la pens�e de J.-P. Richard). K.-Y. Hong reprend fid�lement ces cat�gories, pour les mettre en miroir. Ce choix a un inconv�nient, mineur  : c�est le recoupement que l�on observe parfois entre les onze chapitres, l�g�rement redondants, du livre.

Enfin, la retenue observ�e en mati�re d�ex�g�se explique les choix critiques effectu�s par l�auteur  : l�accent est mis sur la r�ception contemporaine � Proust (respectivement � Nerval). On regrette seulement que l�auteur se soit priv� de la caution qu�auraient apport�e � sa d�monstration certaines �tudes plus r�centes. Ces �tudes se sont fix� pour t�che d��clairer le fondement de l�esth�tique proustienne (respectivement nervalienne) � partir d�un point de vue �ext�rieur�  : psychologique ici, philosophique l�. C�est le cas notamment des �tudes dues � M. Collot (G�rard de Nerval ou la d�votion � l'imaginaire, 1992) et � R. Coudert (Proust au f�minin, 1999)  : ces �tudes confirment par avance les d�veloppements de K.-Y. Hong sur la �  po�sie des jeunes filles  �. Mentionnons aussi l�importante �tude d�A. Simon (Proust ou le r�el retrouv�. Le sensible et son expression dans �  � la recherche du temps perdu  �, 2000) qui, elle, aurait peut-�tre port� � nuancer certains d�veloppements concernant la notion proustienne du divin.

En conclusion, l�ouvrage d� � K.-Y. Hong ne manquera pas de susciter le d�bat � ce qui est signe de force. Son m�rite est paradoxalement d��puiser (jusqu�� nouvel avis) le terrain des enqu�tes mat�rielles, tout en encourageant d�autres recherches, plus partisanes. Il ne peut �tre ignor� par les lecteurs de Proust et de Nerval.

Dagmar WIESER (Universit� de Z�rich, [email protected])

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