Alexandre GEFEN, Vies imaginaires : Le r�cit biographique comme genre litt�raire aux XIXe et XXe si�cles. Th�se de Doctorat sous la direction de M. Jean-Yves Tadie Ce travail a pour objet l'inventaire et l'�tude des divers usages du r�cit biographique dans la litt�rature fran�aise des XIXe et XXe si�cles : fictions hagiographiques, romans � chronotope biographique, " biograph�mes ", vies de personnages imaginaires ou vies imaginaires de personnages r�els, " biofictions ". Ces textes, dont les Vies imaginaires de M. Schwob (1896) et les Vies minuscules de P. Michon (1994) fournissent les deux mod�les d�terminants, s'opposent aux repr�sentations de la biographie historique positive comme aux existences illustres ou exemplaires produites par la m�moire collective : ils exploitent le mod�le �nonciatif, narratif et topique de la biographie � un profit esth�tique, volontiers ludique et d�mythificateur. Posant des probl�mes th�oriques majeurs de classement g�n�rique et statutaire, ces vies poss�dent un r�le substantiel, non seulement dans la d�finition du champ moderne de la litt�rature, mais aussi dans les renouvellements de sa po�tique. Lieu privil�gi� de r�flexion de l'�crivain sur lui-m�me, ces textes souvent brefs ou fragmentaires offrent en effet un refuge au roman, qu'ils portent � la d�mesure et � la sacralisation de l'�criture (puisqu'ils se font le lieu d'une seconde gen�se), ou � un r�alisme �galitaire et mat�rialiste. Ils produisent � la fois une intelligence de la totalit� vitale (un destin romanesque ou minuscule, tragique ou ludique) et un mode d'enqu�te, direct ou oblique, sur autrui. Laboratoire litt�raire des identit�s personnelles et nouvel art de la m�moire, ces vies se d�finissent avec R. Barthes comme le r�ve d'" une science impossible de l'�tre unique " et r�sonnent des �chos parfois contradictoires de l'orgueil de la diff�rence et du devoir de transmission propre � la culture moderne ; � ce titre, elles t�moignent des enjeux herm�neutiques et cognitifs pesant sur la fiction litt�raire lorsque celle-ci se doit d'�tre un humanisme ou une religion de substitution. |