LABORATOIRE IDENTIT�S � CULTURES � TERRITOIRESColloque de l�Universit� Paris VII 8 et 9 d�cembre 2005Lieu : Universit� Paris 7 Denis Diderot � Dalle des Olympiades � Salle des th�ses |
Objet d�attention d�j� relativement ancien pour les sp�cialistes de l�esth�tique et de la litt�rature, le monstre est entr� de plain-pied dans le champ des pr�occupations des historiens il y a une vingtaine d�ann�es. Sans se borner aux domaines r�serv�s de l�histoire de l�art et de l�histoire des sciences, l�approche historique du monstre a emprunt� des voies multiples, largement ouvertes par la constitution de l'imaginaire en objet d��tude, profitant entre autres du d�veloppement de l�historiographie des marges sociales, de celle du corps et du d�ploiement de l�histoire culturelle. Mais la notion de monstre demeure difficile � cerner. �tre vivant pr�sentant dans sa conformation des anomalies graves, le monstre physique se d�finit par rapport � la norme dont il rev�t les ambigu�t�s. Il prend le double visage de l'exception qui �chappe au cours ordinaire et de la transgression qui rompt l�ordre du monde. H�sitant entre impossible et interdit (M. Foucault), entre monstruosit� et monstrueux (G. Canguilhem), il peut �tre �cart statistique ou d�fi axiologique, ou bien les deux � la fois. En effet, la richesse de la notion, et son pouvoir �vocateur, tiennent � ce glissement entre les deux acceptions, descriptive et normative. Parmi les autres glissements qui participent � la d�finition du monstre, celui du physique au moral ouvre le champ des monstres sociaux et celui, plus large, du sens propre au sens figur� autorise le d�ploiement des usages m�taphoriques du terme � monstre �. Comment historiquement s�op�rent ces glissements ? C�est ce qu�il faut pr�ciser. Parce que le monstre n�est tel qu�en vertu d�une repr�sentation qui le qualifie comme tel, ce sont les modalit�s de la construction sociale du monstre qu�il faut saisir. Elles soul�vent la question de l�historicit� des repr�sentations de la monstruosit�, du statut conf�r� � l��tre monstrueux et des pratiques et strat�gies sociales qui l�entourent. Dans quelle mesure et sous quelles conditions l��cart par rapport � la norme biologique, esth�tique ou morale peut-il �tre tol�r�, voire valoris� dans une soci�t� donn�e ? Jusqu�� quel point est-il jug� supportable ? Quelles sont les fronti�res de la monstruosit�, et les seuils admis de tol�rance ? Ces questions sont essentielles dans l�optique d�une histoire des sensibilit�s. Par ailleurs, quels rapports sont �tablis entre monstruosit� physique et monstruosit� morale ? Sous quelles conditions et selon quels enjeux le raisonnement analogique qui pense la seconde sur le mod�le de la premi�re d�vie-t-il vers l�assimilation pure et simple ? En bref, peut-on �crire une histoire des monstres ? L�objectif de cette rencontre n�est pas de dresser le bilan de vingt-cinq ans de travaux sur le monstre ou de rendre compte de la diversit� des pistes emprunt�es en embrassant la totalit� d�un champ qui s�av�re singuli�rement h�t�rog�ne, allant des cr�atures de la mythologie aux foetus anenc�phaliens des mus�es d�anatomie pathologique. Il s�agit plut�t de confronter diff�rentes approches historiographiques de la monstruosit� pour tenter de d�gager, dans une perspective m�thodologique, la valeur heuristique du monstre. L�exploration des discours et des gestes concernant le monstre, et partant, du rapport des soci�t�s � la norme, a �t� guid�e par le souci de souligner l�actualit� des questions pos�es � la soci�t� par le monstre, conduisant � privil�gier globalement la p�riode contemporaine, relativement moins travaill�e par les chercheurs. Par souci de coh�rence, �galement, quatre axes th�matiques ont �t� retenus : � monstres et voyages �, � le statut juridique des monstres �, � difformit� physique et soci�t� � et enfin � monstre, d�viance et soci�t� : la figure du monstre criminel �. |
Jeudi 8 d�cembre 2005 |
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Matin 9h30 � 12h40Introduction
Monstres et voyagesPr�sidence : Marie-No�lle Bourguet (Universit� Paris VII)
asiatiques dans l�Am�rique des explorateurs de la Renaissance �
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Apr�s-midi 14h30 � 17h30Le statut juridique des monstresPr�sidence : Jackie Pigeaud (Universit� de Nantes)
Discutants : Pierre Ellinger, Gabrielle Houbre, Dominique Kalifa, Sylvain Venayre |
Vendredi 9 d�cembre 2005 |
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Matin 9h30 � 12h45Difformit� physique et soci�t�Pr�sidence : Alain Corbin (Universit� Paris I)
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Apr�s-midi 14h30 � 17h30Monstre, d�viance et soci�t� : la figure du monstre criminelPr�sidence : Michelle Perrot (Universit� Paris VII)
Synth�se : Andr� Gueslin (Universit� Paris VII) Responsables scientifiques : Anna Caiozzo et Anne-Emmanuelle Demartini Secr�tariat du colloque : Noureddine Dziri, t�l. : 01 44 27 46 23, m�l : [email protected] |